De la Préhistoire au Moyen-âge
La salle d’exposition permanente du musée présente les découvertes archéologiques réalisées sur le territoire de la communauté de communes de l’Oise picarde depuis les années 1950, de la Préhistoire au début du Moyen-âge. Ces collections sont enrichies par des dons de particuliers et par les fouilles archéologiques récentes.
Le mobilier des sépultures de la nécropole des "Marmousets", les figurines en terre cuite gallo-romaines mises au jour en 2013 et les décors sculptés du théâtre antique comptent parmi les objets emblématiques.
Plaque de harnais | 1er siècle avant J.-C. - 1er siècle après J.-C. | Paillart (Oise)
La plaque de harnais est actuellement en prêt.
Elle sera présentée à Højbjerg (Danemark) au Moesgaard museum pour l'exposition temporaire "The Celtic world" du 08 octobre 2025 au 09 août 2026.
Découverte par M. Jullien, de manière fortuite, en 1970 à Paillart (Oise) lors de travaux agricoles, cette plaque de harnais est exceptionnelle en raison de la qualité de son exécution et de son excellent état de conservation. Sa provenance est également intéressante car son lieu de découverte est très éloigné de l’aire habituelle des trouvailles de ce type. La plaque mesure 9,8 cm sur 10,5 cm. De profil légèrement convexe, elle est en bronze coulé, orné d’ajours, de gravures et d’émail champlevé rouge et jaune. Le bronze a également été enduit d’une couverte transparente.
Cette plaque fait partie d’une petite série de pièces similaires, connues en Grande-Bretagne depuis longtemps. Trois sont particulièrement proches de l’exemplaire français : elles proviennent de Norton (Sufflok), d’Hambledon (South Buckinghamshire) et de Londres. Outre un schéma de construction identique, ces quatre plaques ont en commun l’emploi de l’émail rouge qui remplit les grandes surfaces, tandis que la pâte jaune occupe seulement les ocelles. Interviennent aussi la gravure dans le bronze décrivant des triangles curvilignes, comblés de pointillés, et l’ajour, réalisé au moment de la coulée du bronze. Le motif en virgule spiralée occupe également chaque espace intercalaire entre les lobes latéraux. Les similitudes de décor observées entre les pièces britanniques et l’objet français amènent à attribuer à celui-ci une origine insulaire. Bien plus, il est même permis de se demander si les plaques de Paillart, de Londres, de Norton et d’Hambledon ne proviennent pas du même atelier. Il n’est pas impossible, en effet, que l’exemplaire unique trouvé en France constitue le prototype des pièces apparemment moins complexes découvertes en Grande-Bretagne. En outre, cette pièce tranche sur toutes les autres à la fois par sa grandeur et par la beauté de son décor.